Aucune région n'a été épargnée : Pourquoi le temps sec en France est préoccupant

Les agriculteurs français craignent que la récolte de blé de cette année ne soit affectée par la vague de chaleur et de sécheresse actuelle. (Photo : Joel Saget / AFP)

The Local a rapporté le et les inquiétudes concernant les niveaux d’eau alors que les températures ont dépassé les 30°C dans le sud-ouest du pays pour la première fois cette année. Depuis ce reportage, le nombre de départements soumis à des restrictions d’eau en raison de la sécheresse est passé de 10 à 15. Une zone dans l’est des Bouches-du-Rhône est déjà en situation de “crise”.

Le prévisionniste national Météo-France a déclaré que le pays était en proie à une vague de chaleur “remarquable par son moment, sa durée et son étendue géographique”, et a enregistré une baisse de 20 % des précipitations au niveau national entre septembre 2021 et avril 2022.

Les agriculteurs français sont inquiets pour leurs récoltes. La France est le premier exportateur de blé de l’UE et l’un des cinq premiers au monde. Mais les espoirs de voir les agriculteurs français compenser, au moins en partie, le déficit de l’offre mondiale de céréales consécutif à l’invasion de l’Ukraine par la Russie ont été mis à mal par les faibles précipitations enregistrées jusqu’à présent cette année, qui ont suscité des mises en garde contre une forte baisse des rendements.

Les conditions chaudes et sèches n’auraient pas pu arriver à un pire moment. Lundi, le ministère français de l’agriculture a mis en garde contre les conséquences d’un temps anormalement chaud et sec qui, selon lui, “aura un impact sur la production céréalière” en France après des précipitations hivernales inférieures à la moyenne.

Outre le blé, d’autres cultures semées en hiver, comme l’orge, sont à un stade de développement crucial, tandis que la production de maïs et de tournesol de l’été pourrait également être touchée.

Les agriculteurs ont déjà dû arroser le blé, sans quoi les rendements chuteraient de façon spectaculaire. “Normalement, nous n’arrosons pas à cette période de l’année, mais les périodes de sécheresse arrivent de plus en plus tôt”, a déclaré à l’AFP un agriculteur du Loiret. “Si nous n’arrosons pas aujourd’hui, nous allons perdre 50 % de notre production”.

La guerre en Ukraine signifie que les prix du blé sont déjà à des niveaux records – déjà à plus de 400 € la tonne en Europe pour une livraison en septembre, contre 260 €/tonne un an avant l’invasion de la Russie. Une bonne récolte en France permettrait de compenser une partie des problèmes de la chaîne alimentaire mondiale causés par le conflit.

Mais, en raison du manque de pluie, les deux tiers de la France connaissent déjà des sols secs à très secs – ce qui fait craindre une sécheresse pédologique ou agricole, dans laquelle le déficit en eau du sol est suffisamment important pour altérer le bon développement de la végétation.

Au cours des trois derniers mois, les sols sont restés très secs pour la saison dans la moitié est de la France, en Corse et localement dans le nord de la France – une situation qui se produit, en moyenne, une année sur 10.

Ils ont été extrêmement secs pendant la même période en PACA, en Corse, dans le Massif Central, dans certaines parties de la Bourgogne, dans le Grand-Est et dans les Hauts-de-France, une situation qui se produit un an sur 25.

Cela signifie que la perspective est celle d’une récolte de blé plus faible que d’habitude. Les États américains producteurs de blé, tels que le Kansas et l’Oklahoma, souffrant également de la sécheresse, une mauvaise récolte en France cette année pourrait être particulièrement significative – et entraîner une hausse encore plus importante des prix du blé.

“Nous avions déjà des marchés qui étaient très nerveux. Cela ajoute aux tensions”, explique à l’AFP Nathan Cordier, analyste des marchés céréaliers au cabinet de conseil agricole Agritel. “La France est l’un des acteurs majeurs du marché du blé et les gens comptent sur elle”. “La question est de savoir si les volumes exportés seront suffisants.”

“Aucune région n’a été épargnée. On voit la terre se fissurer tous les jours”, a déclaré lundi à l’AFP Christiane Lambert, du plus grand syndicat agricole français, la FNSEA. “Si ça continue comme ça, les agriculteurs qui peuvent irriguer leurs cultures pourront faire face, mais les autres devront faire face à une réduction dramatique de leurs rendements.”

L’actuelle vague de chaleur en France devrait durer jusqu’au milieu de la semaine prochaine. Les prévisions au-delà de cette période sont trop peu fiables pour être prises au sérieux, mais Météo France a prévenu que la tendance climatique pour l’été est qu’il sera très probablement plus sec et plus chaud que la normale.

Si la pluie revient vers la fin du mois et en juin, les experts estiment qu’elle compensera partiellement le déficit hydrique de l’année écoulée, mais qu’elle n’aura pas beaucoup d’effet sur les nappes phréatiques ou le débit des rivières.