Marine Le Pen, leader de l’extrême droite française et candidate à l’élection présidentielle, a suspendu sa campagne électorale mardi, alors qu’elle s’efforce d’obtenir les parrainages nécessaires pour figurer sur la liste électorale.

Les candidats à l’élection présidentielle française doivent réunir 500 lettres de parrainage de maires pour être officiellement éligibles.

Marine Le Pen, la candidate de son parti d’extrême droite, le Rassemblement national (RN), n’a réussi jusqu’à présent qu’à obtenir 393 lettres de parrainage, selon un décompte effectué par la Commission européenne. Conseil constitutionnel.

La date limite est fixée au 4 mars.

Le Pen arrive en deuxième position derrière le président Emmanuel Macron, qui n’a pas encore annoncé officiellement sa candidature, avec environ 16-17% au premier tour, tandis que le président sortant devrait recueillir 24-25% des voix. Il devrait ensuite remporter le second tour avec 56-57% des voix.

Seuls six candidats ont pour l’instant obtenu les 500 promesses de vote requises. Il s’agit de Valérie Pécresse du parti de droite Les Républicains, Anne Hidalgo du Parti socialiste, Yannick Jadot des Verts, Fabien Roussel du Parti communiste, le centriste Jean Lasalle et Macron.

Les candidats en marge ont cependant eu du mal à franchir le seuil nécessaire.

Le leader d’extrême gauche Jean-Luc Mélenchon de La France Insoumise a 442 promesses de dons. Eric Zemmour, challenger de Le Pen à l’extrême droite, a reçu 350 lettres et a annulé un voyage de campagne prévu sur l’île de la Réunion la semaine dernière pour répondre au téléphone et obtenir des promesses supplémentaires.

Il a déclaré aux journalistes que “c’est évidemment un frein, cela prend beaucoup de temps, tout le monde est mobilisé.”

Zemmour est actuellement en troisième position dans les sondages et Mélenchon en cinquième position.

Zemmour et Le Pen ont tous deux demandé l’annulation d’une réforme de 2016 qui a levé l’anonymat des promesses de dons.

“Les maires sont soumis à une forte pression des conseils départementaux et des communautés de communes. La levée de l’anonymat est terrible pour la démocratie, on voit que les trois candidats les plus importants risquent de ne pas obtenir leurs promesses”, a déclaré l’un des porte-parole de Le Pen, député européen. Jean-Lin Lacapelle, a déclaré mardi.

Un autre membre de son équipe l’a qualifié d'”alerte rouge”. “L’idée même qu’elle ne puisse pas se présenter à la présidentielle poserait un sacré problème démocratique”. Sébastien Chenu a déclaré.

“Elle représente des millions d’électeurs et reste la seule à pouvoir battre Macron”, a-t-il ajouté.

Le parti a salué l’initiative en début de semaine de trois maires du département du Var (sud) de choisir à qui donner leur gage entre Zemmour, Le Pen et Mélenchon par un système de vote.

“Ils ont trouvé un moyen original qui, nous l’espérons, incitera d’autres collègues à parrainer”, a déclaré le RN. dans un communiqué publié sur Facebook.

Le Premier ministre Jean Castex a appelé mardi les élus à “apporter leurs parrainages” aux candidats en lice, soulignant qu’une telle démarche “n’est pas automatiquement synonyme de soutien politique”.

De nombreux maires, notamment en milieu rural, sont réticents à afficher publiquement leurs parrainages.

M. Castex a indiqué qu’il recevrait jeudi matin les associations d’élus locaux pour “discuter ensemble de cette situation (…) car c’est une question profondément démocratique”.