Les dirigeants français et britanniques se sont mis d’accord dimanche pour désamorcer des jours d’échanges sur les droits de pêche post-Brexit, selon Paris, évitant potentiellement une véritable guerre commerciale qui embrigaderait toute l’UE.

Le président Emmanuel Macron et le Premier ministre Boris Johnson se sont rencontrés pendant environ 25 minutes en marge d’un sommet du G20 à Rome, ont indiqué des collaborateurs, un jour après que M. Johnson se soit plaint auprès de la chef de l’exécutif européen Ursula von der Leyen que les menaces françaises de déclencher des représailles à cause de ce différend étaient “totalement injustifiées”.Ils ont convenu de travailler sur des “mesures pratiques et opérationnelles” pour résoudre le différend dans les prochains jours, a déclaré le bureau de M. Macron.

Ils ont été unis sur la nécessité d’une “désescalade”, avec des actions concrètes à venir “dès que possible”, a-t-il ajouté.

Il n’y a pas eu de commentaire immédiat de Downing Street.

Johnson a insisté au G20 sur le fait que toutes les parties doivent se concentrer sur le tableau d’ensemble du changement climatique, alors qu’il se prépare à accueillir plus de 120 dirigeants mondiaux au sommet COP26 à partir de lundi.

Mais les gouvernements britannique et français ont intensifié leur rhétorique de la colère, et la France, la semaine dernière, qui aurait pêché illégalement dans ses eaux.

Les deux parties ont également été à couteaux tirés au sujet d’une alliance de sous-marins nucléaires impliquant l’Australie, la Grande-Bretagne et les États-Unis, surnommée AUKUS, que

La France est furieuse que la Grande-Bretagne et les îles anglo-normandes de Jersey et Guernesey n’aient pas délivré à certains bateaux français des licences de pêche dans leurs eaux depuis que le Brexit a pris pleinement effet au début de 2021.

‘Credibility’
Paris avait juré qu’à moins que davantage de licences ne soient approuvées, elle interdirait aux bateaux britanniques de décharger leurs prises dans les ports français à partir de mardi, et imposerait même des contrôles sur tous les produits amenés en France depuis la Grande-Bretagne.

Vendredi, le Premier ministre français Jean Castex a déclaré, dans une lettre à Mme von der Leyen qui a fait l’objet d’une fuite, qu’il fallait montrer à la Grande-Bretagne que “quitter l’UE est plus dommageable que d’y rester”.

La lettre a suscité une réponse cinglante de la part des responsables britanniques, et M. Johnson a prévenu que Londres pourrait activer pour la première fois un outil de règlement des différends liés au Brexit, exposant ainsi toute l’UE à d’éventuelles mesures commerciales britanniques.

Pour sa part, Macron a averti vendredi que la crédibilité de la Grande-Bretagne était en jeu, accusant Londres d’ignorer l’accord commercial du Brexit conclu avec Bruxelles après des années de négociations tortueuses.

“Quand vous passez des années à négocier un traité et que quelques mois plus tard vous faites le contraire de ce qui a été décidé sur les aspects qui vous conviennent le moins, ce n’est pas un grand signe pour votre crédibilité,&rdquo ; a-t-il déclaré au Financial Times.